La cité gauloise de Saint Blaise (13)

Publié le par muriel-anne

 

 

Nous avons décidé de vous présenter aujourd’hui le site archéologique de Saint Blaise. C’est un lieu de promenade très couru des habitants de l’ouest de l’étang de Berre. Mais très peu connaissent l'histoire de cette cité gauloise. Je vous emmène faire la balade !

 

Ce site classé depuis 1943 aux Monuments Historiques jouit d’une situation géographique exceptionnelle. Il est niché à la croisée de la plaine de la Crau et de l’étang de Berre, à proximité du golfe de Fos, sur la commune de Saint-Mitre-les-Remparts. C’est cette situation privilégiée qui a attiré les hommes du Néolithique, premier habitants de Saint Blaise. Le site sera occupé jusqu’au XIVe siècle ap. J.C.

 

Nous ignorons le nom antique de Saint Blaise. La dénomination qu’on lui donne aujourd’hui vient du nom de la chapelle romane située près de l’entrée du site archéologique. Devant elle s’étendent les vestiges de deux églises paléochrétiennes successives. En face de ces édifices un rempart, érigé en 1231, délimite le site médiéval de Castelveyre. Une fois que vous aurait franchi cette fortification vous pénétrerez dans le site archéologique. Enfin si le gardien est là ! Je suis mauvaise langue... Vous avez 95% de chance que le site soit ouvert. Sinon longez par la gauche le site et vous pourrez quand même voir la nécropole paléochrétienne et le rempart de facture grec de la ville basse. C’est justement par la ville basse que commence la visite.

Longez le grillage à l'est du site. A quelques pas de là s'élève majestueux et presque irréel en ce lieu, un rempart d'allure hellénistique.  

En 625 av. J.-C. est fondée la cité gauloise de Saint Blaise. Elle est protégée par une première fortification que l'on aperçoit sous le rempart de type grec. A cet époque les habitants de Saint Blaise commencent à réaliser des échanges commerciaux dans toute la Méditerranée notamment avec les Etrusques et les Grecs. A partir de 200 av. J.-C., la cité connait un remaniement urbain qui réorganise les édifices publiques et privés autour d'un axe principal et de plusieurs rues secondaires. Le rempart de facture hellénistique est construit pour protèger la nouvelle ville (170-140 av. J.-C.). Ses courtines s'élèvent à plus de six mètres et ses tours attégnent neuf mètres de haut. La porte charretière de trois mètres de large est protégée par un bastion. La fortification devient le symbole de la puissance de la cité gauloise. Ce déploiement de richesse n'est pas du goût de tout le monde en particulier de leurs voisins phocéens. En 130-120 av. J.-C. les Marseillais épaulés par des troupes romaines assiègent Saint Blaise. La cité subit d'irrémédiables dégâts. Le site est abandonné jusqu'en 400 de notre ère. Née alors la ville paléochrétienne d'Ugium. Elle aussi se dote d'un  rempart qui suit le tracée des deux fortifications précédentes. Les vestiges de la ville basse qui sont visibles aujourd'hui datent de cette époque.  La porte charretière et le bastion gaulois sont barrés par l'église de Saint Vincent d'Ugium. Cet édifice est l'une des plus grandes églises paléochrétiennes de Provence.


Montez ensuite vers la ville haute. Avant d'atteindre le plateau faites une pause pour admirer le point de vue sur la ville basse. 
L'un des premiers vestiges que vous croiserez dans la ville haute est une cabane archaïque qui date du VIe siècle avant J.C. A quelques mètres de là à été découvert un puit. Les chercheurs on pensait à une époque qu'il pouvait servir dans un rituel païen. Cette hypothèse est aujourd'hui remise en cause par les archéologues. Lorsque vous aurait fait encore quelques pas, vous pourrez admirer un point de vue magistral sur deux des étangs, celui de Lavalduc et de l'Engrenier, qui entourrent Saint Blaise. La forêt qui s'étend devant vous et qui va jusqu'à Castillon (Port-de-Bouc) est très récente. Elle date du XIXe siècle. Avant elle, se sont des champs d'oliviers que l'on pouvait voir à perte de vue. Et avant eux des champs cultivés de blé en majorité. On pouvez alors voir la mer de Saint Blaise. Ses habitants pouvez surveiller du seul bastion situé dans la ville haute les bâteaux qui entraient dans le port de Fos-sur-Mer. Après avoir longer cette avancée, observez attentivement les pierres taillées que vous trouverez par terre. Vous découvrirez alors des stèles de l'âge du bronze qui ont été réemploiées dans le rempart de la ville haute à l'époque gauloise.

 

Non loin de là vous pourrez emprunter une porte pour sortir du site et vous dirigez vers la nécropole paléochrétienne. Ce sont près de 300 tombes qui sont réunies au sud de Saint Blaise. Henri Rolland, le premier fouilleur du site, en a découvertes 132. Malheureusement les ossements ont totalement disparu. On peut uniquement se fier aux rapports de fouilles de M. Rolland. On sait ainsi que ces premiers chrétiens étaient inhumés nu, sans offrande et avec très peu de mobilier. Nous sommes en présence d'une nécropole tardive. Les archéologues n'ont pas trouvé pour l'instant les tombes des premiers habitants de Saint Blaise. Etaient-ils tous incinérés ou leurs dernières demeures se cachent-elles encore? Voilà l'une des nombreuses enigmes que le site de Saint-Blaise renferme encore de nos jours et qui présument des longues années de travail à venir pour les archéologues de la région.

 

Rendez-vous dans l'album pour visualiser quelques clichés de Saint Blaise.

 

A bientôt

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